Adieu les cons
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Pays:
Français
Thème (s):
Désespérance, Manichéisme, Suicide
Date de sortie:
19 mai 2021
Durée:
1 heures 27 minutes
Évaluation:
**
Directeur:
Albert Dupontel
Acteurs:
Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié
Age minimum:
Adolescents et adultes

Adieu les cons, dramédie française d’Albert Dupontel, 2021. Avec Virginie Efira, Albert Dupontel et Nicolas Marié. Le film a remporté sept César dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Thèmes

Désespérance, suicide, manichéisme.

Adieu les cons a partagé les critiques ; il ne partage guère la mienne.

 

Croisement improbable de Brazil (Terry Gilliam fait d’ailleurs une brève apparition) et Amélie Poulain, le film – et, plus généralement, le cinéma – d’Albert Dupontel n’est pas dénué de mérites : il sait tirer de son spectateur autant les rires que les larmes, crée ou plutôt incurve le monde autour de quelques personnages attachants, croque parfois sans caricaturer (les scènes introduisant les deux protagonistes principaux sont des raccourcis hilarants autant qu’atterrants de la sottise doublée de lâcheté de deux mondes contemporains : la médecine et l’entreprise), éprouve une réelle compassion pour les laissés-pour-compte, voire garde une espérance pour le plus amoché des trois cabossés (JB saura passer du victimaire au don de soi en évitant la case sauveteur), a su monter une histoire rythmée, qui conjugue les coïncidences les plus réjouissantes et les continuités les plus cohérentes, etc.

Toutefois, deux points me laissent très perplexes et mêmes très critiques à l’égard de ce film multi-oscarisé. Le monde se répartit-il de manière manichéenne en deux catégories, les profiteurs et les exclus du système ? La seule issue hors de celui-ci réside-t-elle dans le suicide ? Autant les avis soulignent la bipartition ingénue de Dupontel entre les méchants décideurs et les victimes déglinguées, autant elles sont silencieuses sur ce qui commence à devenir une apologie de l’autolyse : déjà au centre d’Au revoir là haut (2017), elle est ici redoublée au point d’ouvrir et d’achever le film. Certes, l’acte est ironique autant qu’acédique ; il n’empêche qu’il est pathétique autant qu’éthique. Entre dépréciation et dépression, Adieu les cons est d’abord un adieu à l’espérance…

Pascal Ide

Suze Trappet (Virginie Efira) 43 ans apprend d’un médecin maladroit qu’elle est atteinte d’une maladie auto-immune due aux produits que, coiffeuse, elle manipule quotidiennement. Apprenant sa mort prochaine, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a eu à 15 ans et que ses parents l’ont obligé à abandonner en la faisant accoucher sous X. Le quinquagénaire Jean-Baptiste Cuchas, dit « JB » (Albert Dupontel), est un fonctionnaire surdoué en informatique, mais dépressif et handicapé relationnellement, que le ministère tente de remplacer par des jeunes loups. Désespéré, il tente de se suicider, se rate, mais ne rate pas son collègue au point que la police pense à un homicide volontaire. La rencontre de Suze et JB était improbable. Celle avec un troisième déclassé, M. Blin (Nicolas Marié), archiviste aveugle qui n’ignore rien des dossiers d’accouchement sous X dont il a la charge, aussi enthousiaste que phobique aux policiers, tenait de l’impossible. Sauf dans l’univers déjanté de Dupontel. Tous trois vont se lancer dans la quête, administrative et de plus en plus aventurière, du fils de Suze. Mais, 28 ans plus tard, comment en trouver la trace ? Surtout, comment ce fils peut-il accueillir une mère dont il ne sait rien et peut-être même pas l’existence ?

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