« Le totalitarisme est caractérise par sa prétention unitaire et son refus de composer avec aucune espèce d’opposition. Ce qui le distingue de tout autre régime […] c’est, d’une manière précise, qu’il n’admet qu’une tendance, la centralisation universelle. Le fédéralisme, au contraire, se définit comme la synthèse perpétuelle de deux tendances antagonistes : l’autorité centrale et l’autonome des régions, l’union et la diversité [1] ».
Nombreuses sont les réflexions philosophiques sur la tyrannie. C’est ainsi Platon a consacré de belles pages, en fin de la République, à cet homme tyrannique tapi en chacun de nous. On doit à Étienne de la Boétie d’avoir montré que ce régime politique se nourrit de la faiblesse des tyrannisés, donc ne peut apparaître sans notre complicité : « Comment vous oserait-il courir dessus s’il n’avait intelligence avec vous ? Que pourrait-il faire si vous n’étiez esclave du larron qui vous pille ? Complices du meurtrier qui vous tue et traîtres de vous-mêmes ? […] Soyez résolus de ne plus le servir et vous voilà libres [2] ».
En rédigeant cette œuvre monumentale qu’est Les origines du totalitarisme [3], un des chefs d’œuvre de la philosophie politique du xxe siècle, Hannah Arendt s’inscrit dans cet héritage en affirmant que le totalitarisme s’est fondé sur la figure de l’homme de masse désireux de se soustraire à lui-même en se noyant dans le mouvement infini de l’histoire. Le dernier chapitre du dernier tome qui s’intitule : « Idéologie et terreur : un nouveau type de régime [4] », constitue non seulement une exploration politique approfondie, mais aussi une lecture éthique et psychologique du plus haut intérêt. Exposons-le pas à pas.
1) Exposé du fond du système totalitaire
Je rappelle que, selon elle, le totalitarisme est une institution politique originale, absolument nouvelle et typique du xxe siècle, s’incarnant en deux réalités : le nazisme et le bolchévisme, et représentée par deux personnes : Hitler et Staline. De ce fait, les catégories classiques échouent.
Dans les chapitres précédents, Hannah Arendt a décrit le régime politique comme régime à parti unique, avec propagande, système de police secrète, etc. Ici elle propose une explication du cœur du système totalitaire. Ce faisant, elle cherche à atteindre « quelque chose comme une nature du régime totalitaire ». Elle opte donc résolument pour une approche essentialiste et transhistorique (mais en rien anhistorique). Elle veut aussi déterminer une « expérience fondamentale [5] ». Il vaut la peine de suivre, pas à pas, le raisonnement très rigoureux qui la conduit, de manière aussi implacable que l’objet étudié, à en mettre à nu les différentes composantes et à en révéler la logique. La révélation des articulations est si atterrante qu’elle vaut réfutation, qu’elle ne peut que conduire à une condamnation sans appel.
a) Un régime qui se soumet à une certaine loi
En effet, le régime totalitaire « prétend obéir rigoureusement et sans équivoque à ces lois de la Nature et l’Histoire dont toutes les lois positives ont toujours été censées sortir [6] ». Telle est sa légitimité : être remonté au-delà, à la source même de toute positivité.
Avec une différence : la loi suprême pour le totalitarisme nazi est celle de la Nature (via la race), pour le totalitarisme bolchévik est celle de l’Histoire (via la classe). Mais au fond, l’intuition est identique : la loi de la Nature s’avère être celle qui commande à l’Histoire. Par conséquent, l’unique loi est celle de l’Histoire.
Une conséquence en est qu’on ne saurait réduire le totalitarisme à la tyrannie, au despotisme, etc. En effet, ceux-ci font partie des régimes sans loi, des régimes arbitraires, versus les régimes avec loi et légitimes que sont par exemple la monarchie, la république, etc. ; or, justement le régime totalitaire prétend incarner la loi même de l’histoire et de la nature.
b) La loi totalitaire au-delà du bien et du mal
La loi des régimes avec loi traditionnels s’explicite dans les normes du bien et du mal prescrites pour l’action individuelle et collective. En revanche, « la légitimité totalitaire […] accomplit la loi de l’Histoire ou de la Nature sans la traduire en normes de bien et de mal pour la conduite individuelle [7] ».
Un signe en est les crimes monstrueux que se permet le régime totalitaire : en effet, la loi n’a pas pour but d’établir le bien et le mal ; or, c’est leur détermination qui permet de protéger l’homme contre l’arbitraire de la violence.
Mais la raison profonde en est que les lois, autant de la nature que de l’histoire sont des lois évolutives, « des lois de mouvement [8] ». Or, selon sa propre loi interne, ce mouvement d’évolution a commencé avant l’homme et finira après l’homme actuel. Voilà pourquoi l’homme actuel est quantité négligeable. En ce sens, Marx est très proche de Darwin : dans son éloge funèbre de Marx, Engels ne nommait-il pas celui-ci le « Darwin de l’histoire [9] » ?
c) La « loi du meurtre [10]«
Le régime totalitaire, de fait, légitime le meurtre des innocents. En effet, ce régime épouse la loi de l’évolution naturelle ; or, celle-ci procède en éliminant les organismes inaptes à vivre, inadaptés ; par conséquent, le meurtre sacrifie tel individu au profit de l’espèce. Ainsi « la loi du meurtre, par laquelle les mouvements totalitaires prennent et exercent le pouvoir, demeurerait une loi du mouvement [11] ».
Une conséquence en est à nouveau l’opposition aux lois positives exprimant le bien et le mal typique des régimes traditionnels.
d) La terreur totale
Surtout, la grande conséquence est le régime de « terreur totale » qui est, selon Hannah Arendt, « l’essence du régime totalitaire [12] ». En effet, on l’a vu, l’essentiel est que l’évolution de la Nature et de l’Histoire puisse se poursuivre ; or, il arrive que l’homme y fasse obstacle, devenant ainsi l’ennemi objectif de l’Histoire ou de la Nature ; or, la terreur l’empêche de manière efficace cet obstacle ; voilà pourquoi « la terreur est la réalisation de la loi du mouvement [13] ». Elle accélère l’évolution, elle la favorise.
Précisément, l’individu s’oppose à l’évolution au nom même de sa liberté. La terreur doit donc éliminer cette liberté. Or, c’est l’espace qui crée de la liberté. Voilà pourquoi le totalitarisme écrase l’espace entre les hommes : « En écrasant les hommes les uns contre les autres, la terreur totale détruit l’espace entre eux [14] ».
e) L’idéologie
Mais le règne totalitaire a besoin d’un second pilier : l’idéologie. La terreur est à l’affectivité et à l’action ce que l’idéologie est à la connaissance. De fait, l’idéologie est une réalité nouvelle : « il fallut attendre Hitler et Staline pour découvrir combien grandes étaient les potentialités des idéologies en matière politique [15] ».
En effet, on a vu que le pays totalitaire se met au service du processus de la Nature et de l’Histoire ; or, l’homme agit d’autant mieux qu’il sait la direction et les lois du mouvement ; voilà pourquoi le régime totalitaire prépare ses sujets en les formant. Or, « le mot d’«idéologie» semble indiquer qu’une idée peut devenir l’objet d’une science au même titre que les animaux sont l’objet de la zoologie » ; autrement dit, l’idéologie est « la logique d’une idée [16] ». Mais cette logique n’est pas la contemplation de ce qui est ; elle est le déploiement d’un processus : l’idéologie porte sur le devenir non sur l’être, sur ce que l’homme peut faire et non sur ce qu’il peut recevoir. Voilà pourquoi le totalitarisme, qui est la mise en pratique d’une évolution, se nourrit d’une idéologie : le mouvement de l’histoire correspond exactement à ce qu’énonce l’idéologie.
Plus précisément, la pensée idéologique présente trois éléments qui sont tous spécifiquement totalitaires :
- Nous venons de voir le premier : l’idéologie explique le mouvement de l’histoire et toute l’histoire. Le totalitarisme touche d’abord la compréhension du réel.
- La propagande idéologique « s’affranchit de toute expérience », voire « s’émancipe de la réalité » observée [17]. La conséquence en est que la réalité est systématiquement changée pour correspondre à l’idéologie. Par exemple, avant une élection, on soupçonnera systématiquement tout acte politique public d’une intention secrète.
- Le primat de l’argumentation logique. En effet, la pensée se compose de deux éléments : la relation à la réalité et la logique ; or, « les idéologies n’ont pas le pouvoir de transformer la réalité » ; par conséquent, « elles accomplissent cette émancipation de la pensée à l’égard de l’expérience au moyen de certaines méthodes de démonstration [18] ». Le meilleur exemple en est la dialectique marxiste. Ainsi, « selon Staline, ce n’était ni l’idée ni le talent oratoire mais «la puissance irrésistible de la logique qui subjuguait l’auditoire de Lénine [19] » ; de même chez Hitler. Une conséquence en est ce que Popper appellera la non-réfutabilité, dont Hannah Arendt a l’intuition : « les expériences ne peuvent pas venir contrarier la pensée idéologique [20] ». Une autre conséquence en est l’auto-critique : les victimes finissent elles-mêmes par avouer leurs crimes, qu’elles n’ont jamais commis. Et la source de « la puissance contraignante de la logique » semble être « notre peur de nous contredire nous-mêmes [21] ». Mais, surtout, la logique empêche le second aspect de la pensée : le regard sur le réel ; elle évite au fond de penser : « la force auto-contraignante de la logique a pour origine la peur que quelqu’un ne se mette à penser qui, en tant que la plus libre et la plus pure des activités humaines, est justement tout l’opposé du processus contraignant de la déduction [22] ».
f) La désolation des hommes
Hannah Arendt semble remonter en-deçà de l’idéologie, du côté de la terreur et de la négation de la liberté ; en réalité, nous le verrons, elle reconduit, par un autre biais au cœur de l’idéologie, et l’éclaire d’une nouvelle manière. Elle veut montrer ici que la terreur totale ne peut agir efficacement que si les hommes sont isolés les uns des autres ou, plus précisément, s’ils sont désolés. De facto, elle l’a établi auparavant, les régimes totalitaires transforment les foules, le peuple en masse. En effet, le totalitarisme est un régime qui travaille à l’avancement de l’évolution de l’Histoire et de la Nature et donc qui se veut efficace ; or, des hommes isolés ne peuvent mener une action efficace : « les hommes isolés n’ont par définition aucun pouvoir [23] ».
Précisément, Hannah Arendt parle de « désolation » et non pas d’ »isolement » : le totalitarisme veut la désolation des hommes. Quelle différence introduit-elle entre les deux notions dont la seconde est « prétotalitaire [24] » et la première seule totalitaire ? D’abord, quant à l’extension : « l’isolement intéresse uniquement le domaine politique de la vie, la désolation intéresse la vie humaine dans son tout [25] ». Ensuite, quant à la compréhension : l’isolement ou la solitude caractérise l’homme qui est en compagnie de lui-même (et par exemple se parle à lui) ; or, cette compagnie de soi n’exclut pas celle des autres mais est seulement incompatible (ne serait-ce que le temps de la solitude) ; en regard, la désolation caractérise l’homme qui est en rupture avec les autres, abandonné d’eux. Pour le dire autrement, il y a ici toute la différence existant entre privation (voire absence) et la contradiction.
Un signe en est que l’isolement suppose toujours la solitude, l’absence de relation avec l’autre ; en revanche, la désolation « n’apparaît jamais mieux qu’en compagnie [26] ». Tel est par exemple le cas de l’homo faber. En effet, selon une distinction célèbre qu’élaborera La condition de l’homme moderne, la fabrication, la poiésis, se distingue de l’action, la praxis, et du travail ; or, la fabrication se mène à bien dans un certain isolement. Plus généralement, l’homme désolé est entouré mais sans relation car le contact avec l’autre homme est soit absent, soit hostile. Tout à l’inverse, l’homme solitaire, lui, n’a qu’à aller vers l’autre, le rencontrer, pour créer une relation et ainsi reconstituer un tissu, un vivre-ensemble.
g) L’abandon du moi
La désolation conduit à une destruction encore plus profonde : celle du moi. Elle mène à la perte ou à l’abandon du moi. En effet, l’homme n’accède à lui, « n’est confirmé dans son identité que par la présence confiante et digne de foi de mes égaux ». Or, dans la désolation, l’homme ne perçoit plus cette présence amicale et confiante. Donc, « l’homme perd la confiance qu’il a en lui-même [27] ».
h) Le retour du primat du raisonnement logique
à nouveau, le redoutable logicisme qui est au cœur du régime totalitaire apparaît. En effet, nous venons de voir que celui-ci se nourrit de la désolation du moi qui elle-même convoque l’affaissement du moi. Or, « la seule faculté de l’esprit humain qui n’ait besoin ni du moi, ni d’autrui, ni du monde pour fonctionner sûrement […], est l’aptitude au raisonnement logique » : en effet, sa « prémisse est l’évident par soi [28] ». Par conséquent, le totalitarisme secrète «le raisonnement froid comme de la glace» et la «tentacule puissante» de la dialectique [29] ».
2) Application psychologique
Il me semble exister une analogie (de proportionnalité), une homologie profonde entre la manipulation et le totalitarisme. Et c’est à dessein que je parle d’une similitude, afin de ne pas trancher la question de la causalité et donc de la primauté. Le totalitarisme réalise, incarne au plan d’une nation l’essence de la manipulation de l’autre, alors que celle-ci est une relation totalitaire. Ne peut-on toutefois émettre l’hypothèse que la manipulation est le ressort caché ?
Constatons quelques-unes des nombreuses et profondes ressemblances :
– au-delà du bien et du mal ;
– la « loi du meurtre » (symbolique, chez le pervers narcissique) ;
– la terreur totale :
– l’idéologie :
– la désolation :
– l’affaissement du moi :
– le primat du raisonnement logique :
3) Remède profond
On sait la réponse qu’Hannah Arendt ébauche au terme. Elle tient en un des grands mots oubliés par la philosophie contemporaine : la naissance.
En fait, un premier remède est la présence de lois positives exprimant le bien et le mal, concrètement protégeant le bien de l’homme. En effet, on a vu que le régime totalitaire était légitimé par une loi évolutive ; or, « la stabilité des lois répond au mouvement perpétuel [30] ».
Surtout, chaque naissance représente la véritable nouveauté dans le monde. C’est ainsi que notre philosophie conclut son chapitre : « chaque fin dans l’histoire contient nécessairement un nouveau commencement ; ce commencement est la seule promesse ». En effet, le totalitarisme nie l’individu au nom de l’histoire. Or, « le commencement, avant de devenir un événement historique, est la suprême capacité de l’homme ; politiquement, il est identique à la liberté de l’homme ». Mais, « ce commencement est garanti par chaque nouvelle naissance ; il est, en vérité, chaque homme [31] ».
De cette nouveauté de la naissance se déduisent les différentes nouveautés permettant de s’émanciper de l’oppression de la terreur totale et du totalitarisme : le penser par soi-même ; l’amitié comme remède à la désolation : « C’est la grande grâce salutaire de l’amitié pour les hommes solitaires qu’elle fait à nouveau d’eux un «tout» [32] ».
Enfin, le seul remède ne serait-il pas chrétien ? Comme le déclare l’un des personnages de Koestler :
« Le principe selon lequel la fin justifie les moyens est et demeure la seule règle de l’éthique politique. […] Il existe une logique chrétienne et humanitaire qui déclare l’individu sacré et qui affirme que les règles de l’arithmétique ne doivent pas s’appliquer aux sociétés humaines – qui dans notre équation représentent soit zéro soit l’infini. L’autre conception part du principe fondamental qu’une fin collective justifie tous les moyens, et non seulement permet mais exige que l’individu soit, en toutes façons, subordonné et sacrifié à la communauté. La première morale pourrait s’appeler antivivisectionniste. Les fumistes et les dilettantes ont toujours essayé de mélanger les deux conceptions [33] ».
4) Relecture à l’aune du don
a) La négation du don originaire
Le totalitarisme ne pouvait naître qu’une fois déclarée la mort de Dieu, disparue toute référence à une origine transcendante, qu’il s’agisse du Dieu qui conduit l’histoire des hommes dans la Révélation biblique ou du Dieu inconnu couronnant le Cosmos des païens.
La loi évolutive dont on a vu que, pour Hannah Arendt, elle constituait le ressort fondamental du totalitarisme, constitue en fait une absolutisation du futur, relativisant le présent et l’homme qui en fait partie. Or, ce futur est une véritable idole remplaçant le vrai Dieu, note Joseph Ratzinger. Il s’agit donc, là encore, d’un refus de l’origine divine.
Enfin, il est signifiant que Hannah Arendt fasse de la naissance la réponse au règne totalitaire : en effet, celle-ci se caractérise comme origine.
b) La négation des dons subséquents
Le don 1 est origine des autres dons. On ne s’étonnera donc pas de ce que le totalitarisme efface ceux-ci : absence de toute affectivité étouffée dans la terreur ; absence de la liberté ; absence de toute pensée personnelle, au profit du seul corset logique, notamment dialectique ; effacement de la personne, au profit du seul devenir de l’espèce, de la totalité.
Enfin, on sait combien le régime totalitaire stérilise et suspecte toute initiative, toute générosité, toute amitié, toute communion. Tout au contraire, c’est de là que naît la réfutation des totalitarismes.
Pascal Ide
[1] Denis de Rougemont, « Méditation au carrefour fabuleux », Id., Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour, Paris, Albin Michel, 1961, p. 109-159, ici p. 153.
[2] Étienne de la Boétie, Discours sur la serviture volontaire, in Œuvres politiques, Paris, Éd. Sociales, 1971, p. 44-49.
[3] Hannah Arendt, The Origins of Totalitarianism, 3 volumes, New York, Harcourt Brace & Co., 1951 2e éd. augmentée, New York, Meridian Books, 1958 : Les origines du totalitarisme. 1. Sur l’antisémitisme, trad. Micheline Pouteau, coll. « Diaspora », Paris, Calmann-Lévy, 1973 et révisée par Hélène Frappat, coll. « Points / Essais », n° 360, Paris, Seuil, 2005 ; 2. L’impérialisme, trad. Martine Leiris, coll. « L’espace du politique » n° 7, Paris, Fayard, 1981 ; 3. Le système totalitaire, trad. Jean-Loup Bourget, Robert Davreu et Patrick Lévy, coll. « Points-Essais » n° 307, Paris, Seuil, 1972 et révisée par Hélène Frappat, coll. « Points / Essais », n° 307, Paris, Seuil, 2005.
[4] Le système totalitaire, p. 203-232.
[5] Ibid., p. 204.
[6] Ibid., p. 205.
[7] Ibid., p. 206.
[8] Ibid., p. 207.
[9] Cité Ibid., p. 208.
[10] Ibid., p. 209.
[11] Ibid.
[12] Ibid., p. 212.
[13] Ibid., p. 210.
[14] Ibid., p. 212.
[15] Ibid., p. 216.
[16] Ibid.
[17] Ibid., p. 219.
[18] Ibid., p. 220.
[19] Ibid., p. 221.
[20] Ibid., p. 220.
[21] Ibid., p. 222.
[22] Ibid., p. 223-224.
[23] Ibid., p. 225.
[24] Ibid.
[25] Ibid., p. 226.
[26] Ibid., p. 227.
[27] Ibid., p. 229.
[28] Ibid.
[29] Ibid., p. 230.
[30] Ibid., p. 211.
[31] Ibid., p. 231-232.
[32] Ibid., p. 228.
[33] Arthur Koestler, Le zéro et l’infini, trad. Jérôme Jenatton, Paris, Calmann-Lévy, 1986, p. 169-170.